Le juge d’instruction militaire a émis ce lundi 13 juin, un mandat de dépôt contre le journaliste Salah Attia.
« Le journaliste a comparu devant le 3ème juge d’instruction au tribunal de première instance militaire permanent de Tunis, ce lundi 13 juin 2022, dans le cadre de l’affaire n° 3183, suite à une déclaration médiatique », annonce l’avocat Samir Dilou, qui fait partie de son collectif de défense.
Dans un post sur sa page officielle Facebook, Dilou relate les faits dans cette affaire : « le journaliste a été placé en détention après que des accusations lui ont été adressées, pour atteinte visant à inciter les habitants à l’affrontement, par l’usage des armes, semer la zizanie, le meurtre et l’extorsion sur le territoire national, ainsi qu’à imputer des choses illégales à un fonctionnaire public, sans en prouver la véracité, l’atteinte à la dignité et la réputation de l’armée, ce qui est de nature à affaiblir l’esprit de l’ordre militaire, l’obéissance aux chefs, ainsi que l’atteinte à autrui à travers les réseaux sociaux, conformément aux dispositions des articles 72 et 128 du code pénal, 91 du code des plaidoiries et sanctions militaires, et 86 du code des télécommunications ».
Et de poursuivre : « Dès le début de l’interrogatoire par le juge d’instruction, qui l’a informé des accusations qui lui sont adressées, et lui a demandé des explications sur la source de ses informations, le journaliste a refusé de répondre sur le fonds, étant donné qu’il rejette sa comparution devant la justice militaire, non compétente en matière d’affaires d’opinions ».
Il a dit « être prêt à répondre devant un juge civil et un juge judiciaire, conformément au décret-loi n’o 115 de l’année 2011 portant sur la liberté de la presse ».
Son collectif de défense qui a été présent avec lui à l’audience, est constitué de Me Mounia Bouali, Farida Abidi, Saber Abidi, Abderraouf Abba, Mohmed Zenghadi, Samir Ben Omar, Islam Hamza, Amine Bouker, Saïda Akremi, Abderrahman Karim, Malek Ben Omar et Samir Dilou, fait savoir ce dernier.
« Ses avocats l’ont appuyé dans le refus d’accepter les procédures du procès politique inique, devant un juge incompétent, et conformément à des textes juridiques répressifs, n’ayant pas de lien avec les affaires d’opinion et d’expression », souligne Samir Dilou.
Ils ont appelé la justice militaire « à se tenir à l’écart des tiraillements politiques et des tentatives d’instrumentalisation contre les journalistes, dans une guerre déclenchée par le pouvoir en place contre les instances élues, les instances indépendantes, et les corps intermédiaires (partis, organisations, associations, syndicats et médias) », ajoute-t-il.