Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a assuré mardi qu’il ne se laisserait pas « influencer » par les « Goliath » de ce monde, en référence aux menaces le visant dans des dossiers liés à la guerre en Ukraine et à Gaza.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU portant sur son enquête sur les crimes de guerre en Libye, Karim Khan a été mis en cause par les ambassadeurs russe et libyen, qui ont dénoncé son absence d’action face à l’offensive israélienne à Gaza.
« On peut se demander si l’efficacité de la CPI dans ce dossier n’est pas affectée par un projet de loi (…) visant à sanctionner les responsables de la CPI impliqués dans des enquêtes contre les Etats-Unis ou ses alliés », a lancé l’ambassadeur russe, Vassili Nebenzia, en référence à des informations rapportées par la presse sur un projet en ce sens d’élus au Congrès américains.
« Je veux le rassurer, (…) nous ne nous laisserons pas influencer, que ce soit par des mandats d’arrêt de la Russie contre moi ou des membres élus de la Cour, ou par n’importe quel élu d’une autre juridiction », a répondu Karim Kahn, évoquant des « menaces » personnelles et contre son bureau pour les forcer à « arrêter ».
Début mai, la CPI avait déjà lancé une mise en garde aux « individus qui (la) menacent de représailles », elle ou son personnel, en affirmant que de telles actions pourraient constituer une « atteinte à l’administration de la justice ». Elle s’exprimait suite à des informations selon lesquelles la Cour s’apprêtait à délivrer des mandats d’arrêt contre des membres du gouvernement israélien − dont pourrait faire partie le premier ministre Benyamin Nétanyahou − en lien avec les opérations militaires menées par Israël à Gaza en riposte à l’attaque du Hamas.