L’ancien Gouverneur de la Banque Centrale, Mustapha Kamel Nabli, a publié sur Leaders ce matin du 03 Mars, une feuille de route pour « un Dialogue National réussi ».
Dans sa proposition, Nabli dit que face à la crise « Une autre voie reste possible, celle d’œuvrer maintenant pour faire renaître l’espoir, de travailler pour le dépassement de cette impasse en respectant l’ordre formel, mais en le complétant, et en évitant de basculer dans la violence. Cette voie est étroite, difficile à naviguer, mais elle reste possible. Le Dialogue national de 2013 a permis de réaliser une partie de cette tâche, de finaliser la Constitution et d’organiser les élections de 2014. Mais ce résultat était très imparfait, avec plusieurs lacunes, ambiguïtés, et même des embûches, et n’a pas résolu des problèmes de fond quant au climat politique général et aux enjeux économiques et sociaux. Ces problèmes sont restés en suspens, se sont même aggravés, se posent avec acuité aujourd’hui et ont conduit au «désespoir» des Tunisiens ».
Pour Nabli, c’est important de « préparer les conditions nécessaires pour le succès d’une initiative aussi critique pour le pays. D’ailleurs, l’idée a du mal à se concrétiser! »….. Une première difficulté concerne la partie qui est appelée à parrainer et organiser les « assises »…. C’est la société civile qui doit initier ce processus, qui ne peut démarrer qu’avec la désignation d’un «groupe de pilotage» restreint, neutre et crédible pour le conduire.
Nabli propose des étapes. D’abord, les «pré-assises»; d’une durée limitée de deux ou trois jours, la phase des «pré-assises» peut avoir une participation large et relativement ouverte, et constituer une préparation cruciale à la tenue des «assises». Les «pré-assises» doivent déboucher sur la définition d’un ordre du jour des assises, des critères de choix des participants, des règles de fonctionnement et des modalités de décision.
Ensuite, deuxième étape, les assises. Les «assises» seraient tenues selon les modalités convenues par les «pré-assises». Le nombre de participants doit être plus restreint que lors des «pré-assises», ne devant pas dépasser la centaine. Ne peuvent y participer que ceux qui acceptent les conditions et les règles définies pendant la première étape. La durée des assises est déterminée à l’avance et ne devrait pas dépasser une semaine. Les questions à débattre, les choix à envisager et les méthodes de décision étant convenus, les «assises» seraient à même d’avancer dans les travaux et arriver à des consensus. Elles doivent déboucher sur une feuille de route claire et pratique pour une sortie de crise.
Nabli conclut : »Ce sera dans la douleur, et il y va de la stabilité et de la survie d’une nation ».