Le Front de Salut national va engager des mouvements de protestation en solidarité avec Jawhar Ben Mbarak, arrêté dans l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’Etat », a annoncé Néjib Chebbi, président du Front de Salut National, précisant qu’un rassemblement de solidarité est prévu la semaine prochaine à Tunis.
Lors d’une conférence de presse, vendredi, Chebbi a fait savoir que Ben Mbarak est entré dans une grève de la faim sans décider de sa durée, en protestation contre ce qu’il a qualifié de « tergiversation judiciaire » dans cette affaire. Une décision qui pourrait mettre sa santé en péril, a-t-il dit.
Chebbi a appelé, lors de cette conférence, toutes les forces du pays ; politiques, journalistes et activistes de la société civile, à s’unir pour pousser le pouvoir à réparer cette « injustice ».
Jawhar Ben Mbarak a entamé lundi à minuit, une grève de la faim, menaçant qu’ « il n’interrompra pas sa grève tant que cette injustice ne sera pas levée et tant qu’il ne sera pas libéré avec les autres détenus dans cette affaire politique », selon une déclaration publiée par le comité de défense.
De son côté, Samir Dilou, membre du comité, a déclaré que la défense a tenté, sans succès, de convaincre Ben Mbarak de revenir sur sa décision et ne pas refuser le suivi médical. « Les relations diplomatiques ne peuvent être qualifiées de crime. Les hommes politiques nouent des liens à l’intérieur et à l’extérieur du pays », a-t-il dit, en allusion aux accusations adressées à certains détenus dans cette affaire, notamment le complot avec des parties étrangères.
Cette affaire de complot contre la sûreté de l’Etat, implique plusieurs politiques mais également hommes d’affaires et fonctionnaires de l’Etat.
Parmi les accusés figurent le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, des dirigeants du Front de salut national, Ridha Belhadj et Jawhar Ben Mbarak, le secrétaire général du parti Al Jomhouri Issam Chebbi et des personnalités politiques comme Lazhar Akremi, Noureddine Bhiri, Khayam Turki et Abdelhamid Jelassi.
L’homme d’affaires Kamel Letaief et le directeur général de radio Mosaïque Fm Noureddine Boutar font également partie des accusés.