Par Jamel Belhassen
A l’évidence, le désenchantement qui a suivi la défaite inattendue contre la Syrie en coupe arabe des nations, vendredi soir à Doha était certainement dû à l’excès d’euphorie qui a accompagné la large victoire contre la modeste Mauritanie quelques jours auparavant. Il est clair que nos représentants sont surévalués par les observateurs, les responsables et les fans. Un simple succès remporté contre des sélections de seconde zone met les joueurs sur un piédestal. La Mauritanie est une équipe en reconstruction et ne fait nullement partie du gotha du football africain.
Notre qualification au dernier tour des éliminatoires de la coupe du monde n’a rien d’exceptionnel et ne mérite pas qu’on nage en plein bonheur. On a fait partie d’un groupe largement à notre portée composé de la Guinée Equatoriale, de la Zambie et de la Mauritanie. Il n’y avait en face ni le Sénégal, ni l’Algérie ni l’Egypte. Autrement dit, c’était la moindre des choses que de se qualifier aux barrages.
Il est grand temps de s’armer de modestie et de se rappeler que nos joueurs expatriés évoluent à une exception près dans de petits clubs européens ou du Golfe que notre championnat n’est nullement régulier dans la mesure où on joue sept matches en quatre semaines et puis on se repose deux mois et ce depuis des années et que l’infrastructure sportive est nulle et ne favorise pas la pratique d’un foot de bonne qualité, que notre arbitrage est à son plus bas niveau et nos referees brillent par leur absence dans les grands rendez-vous internationaux , que nos joueurs, surévalués, et qui touchent des centaines de millions par saison pour un rendement médiocre suffisent à nous rappeler que les désillusions qui touchent aussi les autres sports collectifs dès que les sélections joutent au plus haut niveau ne sont pas près de connaître une fin.
Alors arrêtons d’encenser nos représentants après une petite victoire pour éviter les déceptions. Soyons objectifs dans nos analyses pour pouvoir mettre le doigt sur les racines du mal et chercher les solutions nécessaires.
La Fontaine n’a-t-il pas affirmé dans sa fable « Les deux coqs » que « tout vainqueur insolent à sa perte travaille » ? Rendons-nous à l’évidence : notre football est malade de bout en bout. Un diagnostic juste et objectif urge sinon d’autres désillusions débandades nous attendent et le choc sera plus dur que celui de vendredi dernier face aux modestes syriens qui nous ont donné une vraie leçon d’humilité.