Donald Trump s’est précipité, bardé de ses certitudes serinées tout au long de sa campagne présidentielle victorieuse, et a affirmé péremptoirement que l’auteur du « carnage » de la Nouvelle-Orléans venait de l’étranger. Alors que le président Biden parlait d’une attaque « horrible » et déclarait que « rien ne justifie la violence, quelle qu’elle soit », l’élu se vantait, se donnait raison : « Quand je dis que les criminels qui arrivent sont bien pires que les criminels que nous avons dans notre pays, cette affirmation n’a pas cessé d’être réfutée par les démocrates et les +Fake News Media+, mais cela s’est révélé être vrai ». Son fils, souvent plus radical que lui, dénonçait « le cadeau de départ de Biden : des migrants terroristes ».
En l’occurrence, celui qui occupera la Maison Blanche à partir du 20 de ce mois se basait sur les informations données par sa chaîne de télévision préférée, Fox News, à savoir que le terroriste était entré aux Etats-Unis par le Mexique et qu’il était temps de fermer la frontière abandonnée aux demandeurs d’asile par le laxisme des démocrates.
Contrairement aux dires de Trump, c’est bien Fox News qui est un « faux media » : le criminel du quartier français de la Nouvelle-Orléans est un Américain, né au Texas il y a 42 ans, un vétéran de l’armée qui a servi de 2007 à 2015, notamment en Afghanistan, a reçu plusieurs décorations dont la Global War on Terrorism Service Medal créée en 2003 par le président George W. Bush, pour récompenser les soldats déployés dans la cadre la « guerre contre le terrorisme » après les attentats du 11-Septembre.
Même si son nom Shamsud-Din Jabbar, peut sonner « étranger », même s’il était musulman, il s’agit de terrorisme endémique commis par un Américain qui ne s’était pas réadapté à son retour à la vie civile et « travaillé » par des problèmes familiaux (deux divorces) et d’argent.
Il était certes radicalisé, comme Trump dans un autre sens, mais n’était pas « fiché » par la police malgré deux petits délits – un vol et une conduite sans permis valable.
La réaction irresponsable de Donald Trump, qui oublie que l’Amérique est une terre d’immigration et que ses ancêtres venaient d’Allemagne et d’Ecosse, ne prête pas à conséquences, mais si ce « carnage » s’était produit après le 20 janvier ? Aurait-il dit la même chose ? Sans doute et cela est grave, interroge sur la nature de sa présidence.
Joe Biden ne se prononce pas, mais se demande si l’explosion d’un Tesla Cybertruck, emblématique pick-up d’Elon Musk, mercredi devant l’hôtel Trump à Las Vegas pourrait être liée à l’attaque meurtrière de la Nouvelle-Orléans.
L’investiture du 47-ème président américain se déroulera sous très haute surveillance…