La Tunisienne Ons Jabeur a -t-elle atteint son seuil d’incompétence ? Ce principe de Peter qui se définit de la manière suivante : dans une hiérarchie tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence avec pour corollaire qu’avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d’en assumer la responsabilité.
Ainsi, depuis huit à dix ans, Ons Jabeur a gravi les échelons pour arriver cette année à faire partie des meilleures tenniswomen du monde.
Aujourd’hui, Ons est classée vingt-et-unième mondiale mais force est de reconnaître que lors des tournois du grand chelem Roland Garros, Wimbledon, US Open ou Open d’Australie, elle s’arrête toujours au stade des huitièmes ou des quarts de finale. Même lors des rassemblements de seconde zone comme ceux de Montréal, de Birmingham, ou de Cincinnati, elle impressionne, elle produit un tennis de haute voltige mais finit par céder parfois devant des adversaires moins bien classées au WTA. Elle arrive à mettre sous le charme des milliers de Tunisiens qui ne perdent pas l’espoir de la voir sur le podium d’un grand tournoi mais qui finissent par se rendre à l’évidence.
Il y a quelque chose qui manque à Ons Jabeur. Dans le sport de haut niveau, un sportif est entouré de toute une équipe de spécialistes, d’une logistique, d’un service de presse, d’un coach mental, d’un sponsor d’envergure et d’un rythme de vie spécifique et Barty, Osaka, Halep et Sabalenka ne sont pas aux premières loges par hasard. Et là, Ons ne peut se targuer de posséder leurs moyens. Un mari entraîneur et un préparateur physique : c’est certainement insuffisant.
Quand les matchs se suivent avec en moyenne une rencontre par jour, La Tunisienne finit par s’essouffler, parfois par s’énerver et par perdre une bonne partie de ses moyens. Il n’y a donc pas de secret à toutes ces éliminations aux huitièmes et aux quarts de finale. La plus belle femme au monde ne peut donner que ce qu’elle a. Et Ons Jabeur qui dispose d’un potentiel technique impressionnant et elle l’a démontré à plusieurs reprises face à des tenniswomen de premier plan, ne peut aller plus loin.
Telle une héroïne tragique, elle est incapable de changer son destin. Sa lutte devient vaine quand elle va au-devant de forces supérieures. Le haut niveau est ainsi fait. Pas de place à l’improvisation ni à l’à peu-près. Ons a atteint son seuil d’incompétence, voilà tout. Elle jouera encore quelques années, elle nous fera rêver encore mais occuper la plus haute marche du podium dans les tournois du grand chelem reste utopique avec les moyens actuels.