Ahmad Al-Charaa a appelé dimanche à l’« unité nationale » dans le pays, après trois journées de violences communautaires sans précédent depuis la chute de Bachar Al-Assad, qui ont fait plus de 1 000 morts, dont une majorité de civils alaouites.
« Ce qui se passe dans le pays (…) ce sont des défis qui étaient prévisibles. Nous devons préserver l’unité nationale, la paix civile autant que possible, et, si Dieu le veut, nous serons capables de vivre ensemble dans ce pays autant que possible », a déclaré Ahmad Al-Charaa, qui a dirigé la coalition islamiste ayant renversé Bachar Al-Assad, lors d’un discours dimanche, dans la mosquée du quartier de Damas.
Le bilan des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et les fidèles du président déchu Bachar al-Assad – et les représailles qui ont suivi – s’élèverait désormais à plus de 1000 morts, selon les derniers chiffres communiqués par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, une ONG basée à Londres.
Si ces informations sont confirmées, ces violences de masse seraient les plus meurtrières enregistrées dans le pays depuis plus d’une décennie.
L’Observatoire syrien indique que près de 750 civils auraient été tués, la plupart dans des tirs à bout portant, mais que 125 membres des forces de sécurité gouvernementales et près de 150 militants de groupes armés affiliés à Assad auraient aussi péri dans les combats.
Ces massacres ont été perpétrés dans de vastes zones autour de la ville côtière occidentale de Lattaquié, un bastion historique de la minorité musulmane alaouite.
« De nombreux chrétiens innocents ont également été tués »
Le patriarche orthodoxe d’Antioche, Jean X, a exhorté dimanche le président syrien par intérim, Ahmed Al-Charaa, à « mettre fin à ces massacres (…) et à donner un sentiment de sécurité à tout le peuple syrien, dans toute sa diversité ».
« Les zones ciblées étaient principalement habitées par des alaouites et des chrétiens », a-t-il déclaré. « De nombreux chrétiens innocents ont également été tués. Ceux qui ont été tués n’étaient pas tous des fidèles [de l’ancien] régime. La majorité d’entre eux étant des civils innocents et désarmés, avec des femmes et des enfants parmi eux », a-t-il ajouté.