Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a indiqué que le tribunaux examinent, dès lundi, à différents niveaux, trois dossiers relatifs à des journalistes et des professionnels des médias.
Le syndicat a dénoncé « les peines privatives de liberté, la fréquence des procès et les poursuites au sens de certaines lois telles que le décret-loi n° 54, la loi contre le terrorisme et le blanchiment d’argent et en dehors du cadre de la loi régissant la liberté de la presse, de l’impression et de l’édition ».
Dans une déclaration publié lundi, le SNJT a ajouté que la Cour d’appel de Tunis a décidé le report de l’examen du dossier du journaliste Khalifa Guesmi au 24 février prochain.
Le journaliste a été poursuivi au sens de la loi antiterroriste, après avoir publié une information recueillie par une source sécuritaire officielle.
La Cour de cassation a annulé un jugement en appel de 5 ans d’emprisonnement à l’encontre de Guesmi, rendu le 15 mai 2023.
Le syndicat a aussi indiqué que le juge d’instruction va entendre, lundi et mercredi, le journaliste Mourad Zeguidi et l’animateur Borhéne Bessaies, dans le cadre de la poursuite de l’enquête dans des affaires financières.
Le syndicat a, à cette occasion, évoqué la détérioration de la santé du journaliste Mohamed Bou Ghalleb en l’absence de la prise en charge nécessaire, précisant que la journaliste Chadha Hadj Mbarek comparaît, mardi, devant la 2e chambre du Tribunal de première instance de Tunis en état de détention.
Le SNJT a, en outre, rappelé que la Cour d’appel de Tunis avait condamné, le 22 janvier 2025, l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani à 18 mois de prison au sens du décret-loi n°54 relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication.
Il a dénoncé « l’insistance de la justice à appliquer le décret-loi 54 malgré ses effets néfastes sur la liberté de presse et d’expression ».
Le syndicat a appelé le ministère de la Justice à « assumer la responsabilité légale et humaine de protéger la sécurité des journalistes et œuvrer pour mettre fin à la détérioration de leur état de santé, en particulier Mohamed Bou Ghalleb et Chadha Hadj Mbarek », l’invitant à « prendre les mesures nécessaires pour leur fournir les soins requis ».