Lundi 10 mars, la marque de vêtements Merrachi a partagé sur TikTok une vidéo qui a rapidement fait polémique. On y voit la tour Eiffel qui, grâce à une animation 3D, est recouverte d’une abaya et d’un voile islamique. « Le gouvernement français déteste voir Merrachi arriver », écrit l’entreprise qui, pour le moment, n’a pas de boutique physique en France.
En description, la marque ajoute : « Vous vous souvenez quand ils ont interdit le hidjab ? » Une allégation qui est fausse. Si la burqa, qui dissimule le visage, est interdite dans l’espace public, ce n’est pas le cas du hijab, qui ne couvre que les cheveux des femmes. Le voile est uniquement interdit dans les écoles, collèges et lycées publics, conformément à la loi sur les signes religieux ostentatoires.
La vidéo, vue par 1,8 million d’utilisateurs, a été commentée par de nombreux pratiquants : Sous la publication de Merrachi, de nombreux commentaires s’amusent de la symbolique de telles images. « Elle est beaucoup plus belle avec un hijab ! », « Paris est musulman maintenant, et nous sommes fiers », peut-on par exemple lire.
Relayée sur X, la vidéo n’a pas eu le même accueil et a, au contraire, été largement critiquée par les internautes, qui y voient une « provocation ». « Il faut être implacable : interdire les magasins de cette marque et couper l’accès à leur site de vente internet en France. Se faire respecter », a réagi Philippe Murer. Le cofondateur du Mouvement Politique Citoyen a appelé le ministre de l’Intérieur français , Bruno Retailleau, et le gouvernement à agir en conséquence.
« INACCEPTABLE ! », a de son côté fustigé la députée du Rassemblement national, Lise Pollet, qui dénonce une « publicité provocatrice » et « une instrumentalisation idéologique et commerciale qui heurte nos valeurs républicaines et notre patrimoine ».
Sur son site, l’entreprise se présente comme une marque de vêtements «modestes», profitant du ramadan en cours pour mettre en avant abayas, voiles et longue robes vendues de quelques dizaines d’euros à plus de 120 euros. Sa fondatrice, Nada Merrachi, est présentée sur le site comme l’une des «pionnières de la mode modeste», espérant devenir «décisive» pour «améliorer» l’industrie de la mode, afin d’y intégrer «unité et inclusivité».
Avec une telle polémique, le « coup de com » est un succès.