Le Premier ministre Viktor Orban est engagé dans une course contre-la-montre pour échapper au gel des fonds européens destinés à son pays. Des fonds suspendus depuis avril dernier par la Commission européenne, en raison du non-respect de l’État de droit par gouvernement hongrois. La Commission devrait évaluer les progrès accomplis par la Hongrie ce mardi.
L’enjeu est énorme pour la Hongrie, qui reçoit près de 13 milliards d’euros – 7,5 milliards d’euros de fonds communautaires et 5,8 milliards d’euros au titre de relance post-pandémie – de la part de la Commission européenne.
Pour ne pas passer à côté de ce pactole, la Hongrie s’est lancée dans un véritable marathon pour mener à bien les réformes exigées par Bruxelles. Elle a créé une autorité anti-corruption pour surveiller la façon dont l’argent européen est dépensé. Cet organisme devra détecter les fraudes et remédier à la corruption.
Par ailleurs, le parti du Premier ministre Viktor Orban a modifié 17 lois pour assurer une plus grande transparence dans l’attribution des marchés publics. Des marchés qui, jusqu’ici, étaient majoritairement remportés par l’entourage de Viktor Orban.
A priori, ces mesures semblent satisfaire la Commission, mais pas le Parlement européen qui les juge insuffisantes. Le 6 décembre, les ministres des Finances de l’Union européenne doivent décider de débloquer ou non les fonds destinés à la Hongrie, soit 7,5 milliards d’euros. Pour être sûr de les obtenir, le Premier ministre hongrois met la pression sur Bruxelles : s’il ne reçoit pas cet argent, Viktor Orban mettra son veto au projet européen d’aide à l’Ukraine. Du chantage, dénonce le commissaire européen au budget.