Un tableau de 102 mètres carrés, une salle de classe qui en fait 6.600 et pas moins de 1.779 pupitres: des milliers de personnes de dix ans à 92 ans ont participé dimanche à une dictée géante sur l’avenue des Champs-Elysées à Paris, transformée en une immense salle de classe.
Cet événement, qui a reçu plus de 50.000 candidatures, est une première mondiale. Parmi les inscrits, 5.100 personnes ont été tirées au sort pour pouvoir participer à l’une des trois grandes dictées, soit 1.779 participants par exercice, avec pour maître de cérémonie le romancier Rachid Santaki.
Marc-Antoine Jamet, président du Comité des Champs-Elysées, à l’initiative de la dictée, vise une inscription dans le World Guinness Book of Records, dont la juge officielle, Anouk de Timary, précise que seule la « participation active » des participants sera comptabilisée: « Il faut au moins cent mots correspondant au texte pour que la participation compte ».
Au menu: un passage de la Mule du Pape, une nouvelle tirée des Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet, dictée par le journaliste et président de l’association Bibliothèque sans frontières, Augustin Trapenard.Une équipe d’une trentaine de professeurs de français de la société Acadomia, spécialisée dans les cours de soutien, est mobilisée pour valider ensuite les corrigés. Les deux dictées suivantes seront un texte contemporain lu par l’écrivaine et journaliste Katherine Pancol, et un texte sur un thème sportif, dicté par le rugbyman Pierre Rabadan.
La grande dictée des Champs est l’occasion de tester son orthographe mais aussi de célébrer la langue française, selon Marc-Antoine Jamet : « La dictée est un instrument de vivre-ensemble. Elle est fédératrice. Elle est un monument », déclare-t-il.
Hervé Fernandez, directeur général de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme, y voit une manière de lutter contre ce phénomène qui touche 2,5 millions de personnes en France: « cette dictée permet de réconcilier les gens avec les mots de manière ludique, détendue et sans complexe ».