Nous sommes entrés depuis deux jours dans ce que l’on appelle dans la tradition musulmane les dix derniers-entendez les dix derniers jours du mois de Ramadan, considérés comme particulièrement importants et revêtant une valeur élevée.
Il y a au moins une raison évidente à cette distinction de la dernière décade, savoir qu’elle comporte la nuit du destin, que le prophète (PSL) indique aux croyants de la solliciter dans les dix derniers jours du mois du jeûne.
Mais il n’y a pas que cette raison. On sait en effet grâce à la Mère des croyants Aïcha, que le prophète avait l’habitude d’opérer une retraite totale pour se consacrer à l’adoration de Dieu. Il s’isolait pour rompre avec le monde qui l’entourait et pour se concentrer sur l’essentiel. C’est le fameux itikaf(اعتكاف).Une preuve, s’il en faut, que l’Islam est une religion de spiritualité. D’ailleurs la tradition confirme à ce propos que Prophète ne priait pas plus que d’habitude à cette occasion, mais privilégiait à travers cet itikef la méditation, cherchant par-là à détacher son cœur et son esprit de toute autre préoccupation que Dieu.
Cette retraite que les compagnons et les pieux devanciers (السلف الصالح) ont perpétuée à travers les âges, revêt aujourd’hui toute son importance dans un monde de course incessante vers le profit et où l’homme est assailli de toutes parts et mis sous la pression de la réussite matérielle. Le croyant, prenant exemple sur le Prophète a besoin de faire cette rupture d’avec son environnement pour vider l’esprit et purifier le cœur de toute basse préoccupation et s’exercer, dix jours durant, à s’élever par la contemplation, la prière et l’invocation ( الذّكر) jusqu’à réaliser cette paix intérieure si précieuse pour se renouveler et se réconcilier avec lui-même et son environnement.
Déjà le jeûne est un exercice de quête de pureté spirituelle par la privation de la nourriture. La retraite des dix derniers jours est une recherche de cette présence divine dans le cœur du croyant.
Car l’Islam est d’abord est une affaire de cœur. Peu importe si l’on ne peut pour les raisons de la vie, opérer cette retraite cet Itikef dans une mosquée. Qu’on le fasse dans le cœur, partout où l’on peut, car la terre entière est une mosquée pour tout véritable croyant.
Par A.Zoghlami