Le général Brice Oligui Nguema, nouvel homme fort du Gabon depuis le renversement du président Ali Bongo Ondimba, a menacé les entrepreneurs impliqués dans la corruption, endémique dans ce pays, et exigé d’eux « patriotisme » et « engagement » pour le « développement du pays ».
Des audits récents ont montré que « les sociétés ont surfacturé et les services reviendront sur ces enquêtes afin que cette surfacturation revienne à l’Etat », a-t-il déclaré d’un ton ferme et le regard noir devant plus de 200 chefs d’entreprises gabonais « convoqués » jeudi à la présidence de la République, dans un discours retransmis intégralement vendredi sur les chaines de télévision d’Etat.
Au même moment, ces dernières passent en boucle des images montrant l’un des fils du président déchu, Noureddin Bongo Valentin, et d’autres anciens jeunes hauts responsables du cabinet présidentiel arrêtés jeudi, le jour du putsch, devant des malles, valises et sacs remplis de milliards de francs CFA qui auraient été saisis à leurs domiciles.
Par ailleurs, l’opposant Ondo Ossa a affirmé que la prise de pouvoir des militaires dans son pays était une « révolution de palais » qui maintient en place le système Bongo. Il demande aux militaires de revenir à l’ordre républicain et souhaite qu’ils reconnaissent sa victoire à la présidentielle.