Les femmes victimes de viols atroces soignées dans l’hôpital du prix Nobel de la paix Denis Mukwege, dans l’est de la RD Congo, peuvent désormais bénéficier d’une chirurgie « sans cicatrice », dans un nouveau service ultra-moderne inauguré mercredi.
Créé avec le Pr belge Guy-Bernard Cadière, l’« institut africain de chirurgie minimale invasive » est installé dans l’enceinte de l’hôpital de Panzi du Dr Mukwege à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, une des provinces congolaises en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés.
Depuis la fin des années 90, Denis Mukwege y accueille des femmes victimes de viols, utilisés comme « armes de guerre » dans ces interminables conflits.
« Votre travail depuis tant d’années pour que les femmes soient réparées, traitées, suivies, réinsérées dans la société, va bien au-delà de l’est du Congo, c’est un exemple pour le monde », a déclaré lors de l’inauguration du nouveau département de l’hôpital l’ancien président français François Hollande.
« Votre présence est un message très fort, pour dire tout simplement que la violence n’est pas acceptable », lui a dit le Dr Mukwege. « Nous espérons, avec les survivantes, que nous sommes en train de traiter, la troisième génération, que votre voix peut porter plus loin », a-t-il ajouté.
La chirurgie « minimale invasive », notamment par « laparoscopie », jadis appelée « chirurgie sans cicatrice », évite d’avoir à ouvrir le ventre pour opérer des organes, qu’elle permet d’atteindre avec l’aide d’une minuscule caméra et des instruments introduits par de toutes petites incisions, le tout contrôlé sur un écran.
« Le monde est frappé par de nombreuses violences, des guerres », où les femmes sont « victimes des pires atrocités », a déploré François Hollande, accompagné de son épouse, l’actrice Julie Gayet, elle-même impliquée depuis plusieurs années dans la lutte contre les violences faites aux femmes.