La Libye prend ses distances de l’Algérie qui poursuit ses manœuvres pour créer un nouveau Maghreb sans le Maroc, écrit Maroc Hebdo. Sami El Menfi, envoyé du président du Conseil présidentiel libyen, a insisté en marge de sa rencontre, mardi 24 avril 2024, à Rabat, avec le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, sur l’importance du renforcement de l’Union du Maghreb arabe (UMA).
De son côté, l’ambassadeur Aboubaker Ibrahim Ataweel, chargé D’Affaires à l’ambassade de Libye au Maroc, a indiqué que cette visite s’inscrit dans le cadre des efforts visant le renforcement de l’UMA pour répondre aux aspirations des peuples de la région à davantage de stabilité et de prospérité, mettant en avant le rôle agissant joué par le Maroc en faveur de l’intégration maghrébine.
Les propos des deux responsables libyens sont sans doute une réponse aux craintes qui émergent depuis plusieurs semaines quant aux manœuvres menées par l’Algérie pour former un nouveau bloc maghrébin avec la Tunisie et la Libye et surtout sans le Maroc. Le 22 avril 2024, la Tunisie a accueilli une réunion tripartite consultative des chefs d’État algérien, tunisien et libyen dans le cadre des plans algériens pour isoler Rabat dans la région.
Cette opération pour un bloc maghrébin sans le Royaume a été lancée en marge du 7è sommet des chefs d’État et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) organisé à Alger du 29 février au 2 mars 2024. Mais depuis, la partie libyenne a réitéré à plusieurs reprises que son adhésion à l’initiative d’Alger ne veut en aucun cas porter atteinte aux intérêts du Royaume.
Tripoli a également rassuré la Mauritanie, elle aussi exclue pour l’instant du bloc rêvé par le junte de l’Est. La Tunisie officielle reste quant à elle silencieuse à ce propos. De quoi consolider l’alignement aveugle du président Kais Saied sur les positions hostiles de l’Algérie contre le Maroc.