Le silence assourdissant des autorités publiques, des partis politiques et de la société civile. Alors que le moindre écart d’un agent de la sécurité est souvent rapidement dénoncé et soulève parfois un véritable tollé, ce qui se passe depuis quatre une fois la nuit tombée dans nos villes laisse dubitatif.
Tout le monde observe un motus suspect au sujet des actes de vandalisme, d’agressions, de pillage de biens publics et privés qui agitent chaque soir quartiers populaires un peu partout dans le pays.
Peut-on légitimement considérer ces actes à des expressions de liberté d’expression ou de manifestation ? En bravant le couvre-feu, de nombreux jeunes visiblement manipulés, expriment moins un sentiment de désespoir, de colère ou de dépit mais plutôt leur propension à semer la peur et l’anarchie dans un pays exténué par plus de dix années de gestion laxiste et calamiteuse de ses affaires.
A qui profitent ces mouvements nocturnes suspects qui se soldent chaque soir par une course poursuite entre les forces de sécurité et des jeunes cagoulés qui ne daignent pas bruler partout des pneus, vandaliser des voitures particulières, incendier des édifices publics, saccager des magasins piller banques, bureaux de poste…. ?
Quelle image donneraient-ils de cette jeune démocratie inaboutie qui peine toujours à trouver ses bons repères ?
Quel message pourraient refléter ces images de désolation, si e n’est la faillite du système, l’incapacité des acteurs politiques à encadrer les jeunes et l’impuissance de nos élites à être en phase avec les événements ?
Enfin, quelle est la finalité de ces mouvements, qui sont loin d’être spontanés, si ce n’est de verser un pays affaibli, dont les institutions sont fragiles et souffrant de dissensions politiques et sociales profondes, dans l’inconnue ?
La démocratie est avant tout une acceptation, par tous les acteurs, d’un vivre ensemble, de respect des différences, de la considération des droits et devoirs et de la prééminence de l’intérêt général
Toutes ces règles sont aujourd’hui bafouées, ignorées, mises en sourdine par tous ceux qui sont censés montrer la voie. Le silence observé à tous les niveaux de la sphère politique étonne et pousse à un questionnement lancinant Dans ce genre de situation, peut-on en vouloir uniquement à des jeunes, gagnés par la désillusion et manipulés, quand on remarque que l’origine du mal réside ailleurs ? Toute la question est là !