Pour la première fois de son histoire, la capitale soudanaise fait face à une épidémie de dengue, virus transmis par les moustiques de genre Aedes. Les causes de la migration de ces insectes restent encore à être formellement déterminées, alors que le très fragile système de santé menace de s’effondrer. Les médecins soudanais redoutent le pire.
Au 13 mars, 2231 cas avaient été recensés, dont 1076 aux environs de la capitale. D’ordinaire, cette épidémie se limite à l’est et au sud-ouest de ce géant de la Corne de l’Afrique. Mais cette année, les hémorragies engendrées ont fait 43 morts, dont deux dans l’État de Khartoum. « Des moustiques infectés ont pu voyager en bus, en voiture ou en avion », avance Asma Saad. Cette médecin généraliste fait partie des dizaines de praticiens réquisitionnés pour faire face à cette nouvelle crise sanitaire.
Faute d’espace disponible, un centre pour soigner les cas les plus graves a ouvert dans l’aile de l’hôpital universitaire d’Omdurman, ville voisine de Khartoum, qui servait jusque-là à isoler les malades de la COVID-19.
La dengue touche majoritairement les quartiers populaires. Les robinets sont souvent à sec, obligeant les riverains à stocker leur eau dans des cuves propices à la prolifération des moustiques Aedes.