Le président américain Donald Trump a signé un décret visant à classer de nouveau les rebelles houthis du Yémen comme une « organisation terroriste étrangère », a annoncé mercredi la Maison Blanche.
Un décret salué jeudi par le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar qui a écrit sur la platefrome X qu’« il s’agit d’une étape importante du combat contre le terrorisme et les éléments déstabilisateurs dans notre région ».
« Le classement américain vise l’ensemble du peuple yéménite et sa position honorable en soutien au peuple palestinien opprimé », affirme un communiqué des houthis cité par leur chaîne Al-Massirah. « Cela reflète le degré de partialité de l’administration américaine actuelle en faveur de l’entité sioniste usurpatrice », a-t-il ajouté en allusion à Israël.
De son côté, l’Iran a condamné le classement par Washington des alliés de Téhéran, « comme organisation terroriste », dénonçant une décision « infondée ». L’inscription des rebelles yéménites sur cette liste noire est « un prétexte pour imposer des sanctions inhumaines contre le peuple yéménite », a affirmé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, qualifiant la décision américaine d’ « injustifiée et infondée ».
L’ancien président démocrate Joe Biden avait supprimé cette qualification peu après son élection en 2020 puis, il y a un an, avait classé les houthis comme entité « spécialement désignée comme terroriste au niveau mondial », une catégorie un peu moins sévère justifiée à l’époque par la volonté de maintenir le flot d’aide humanitaire à ce pays en guerre.
Les activités des houthis, un groupe soutenu par l’Iran, « menacent la sécurité des civils et des militaires américains au Moyen-Orient, la sécurité de nos plus proches partenaires régionaux, et la stabilité du commerce maritime internationale », selon ce décret.
Depuis novembre 2023, ces rebelles qui contrôlent de larges pans du territoire et la capitale Sanaa, mènent des attaques au large du Yémen contre des navires qu’ils estiment liés à Israël, mais aussi les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Et ce, en solidarité avec les Palestiniens dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza.
Ces attaques ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni. Fin décembre, l’armée américaine a ainsi visé plusieurs cibles militaires houthies, notamment à Sanaa.