« Le discours sera très différent, très différent de ce qu’il aurait été il y a deux jours » avait assuré un Donald Trump apparemment changé par la tentative d’assassinat et Dieu qui l’avait protégé. Le désormais candidat officiel des Républicains a tenu parole… quelques minutes à Milwaukee devant des militants enthousiastes.
Grand pansement bien visible à l’oreille, il a d’abord évoqué à sa manière enjolivée son « souvenir traumatisant » dont il ne parlera plus. Puis, comme promis, il a joué l’apaisement :« Ensemble, nous allons lancer une nouvelle ère de sécurité, de prospérité et de liberté pour les citoyens de toutes les races, couleurs et religions ». « La discorde et la division de notre société doivent être pansées. Je me présente pour être le président de toute l’Amérique, pas de la moitié de l’Amérique ».
Très vite, ses paroles ont démenti ce propos consensuel. Abandonnant son prompteur, Donald le rassembleur a cédé la place au Donald outrancier et menteur, à sa rhétorique habituelle : « Vous prenez les dix pire présidents, vous additionnez leurs bilans, ils n’auront pas fait autant de mal à ce pays que Joe Biden ». Enfonçant le clou, il affirme qu’au « succès incroyable de son mandat » a succédé « une tragédie incomparable ».
Lancé sur ses thèmes favoris et uniques, il a répété que tous les maux dont souffre l’Amérique sont dus aux étrangers à « l’invasion » qui a « répandu la misère, le crime, la pauvreté, la maladie et la destruction ». Biden laisse un « monde titubant au bord de la troisième guerre mondiale ». Lui, aurait évité tous les conflits et y mettra fin d’un simple coup de téléphone… Il mettra fin aussi aux projets environnementaux de Biden, qualifiés d’ « arnaque » et autorisera tous les forages pour exploiter les énergies fossiles. Une promesse plus insolite : supprimer les impôts sur les pourboires…
Même s’il n’a pas insisté sur l’avortement, un sujet qui divise, a-t-il pu, avec un tel discours qui prouve que le milliardaire ne changera jamais, convaincre les hésitants, les indépendants dont les voix seraient déterminantes dans les Etats-clés ? Sans doute pas, mais tous les sondages confirment qu’il a le vent en poupe. Pas besoin donc de modifier, d’adoucir son programme. Sauf si Joe Biden jetait l’éponge. L’octogénaire est de plus en plus lâché par les siens. Même Obama le pousserait à abandonner. « Game over » dans les prochains jours ? La campagne serait relancée…