Les forces de l’ordre ont arrêté le journaliste Samir Sassi. C’est ce que confirme le directeur du bureau d’Al Jazeera à Tunis, Lotfi Hajji, dans la soirée du 3 janvier 2024.
La même source affirme que cette arrestation a été effectuée dans le cadre d’une perquisition menée à son domicile. Et, lors de cette perquisition, les forces de l’ordre ont saisi son ordinateur personnel, son téléphone, ainsi que ceux de son épouse et de ses enfants.
Par ailleurs, le directeur du bureau d’Al Jazeera à Tunis dit ne pas savoir où ce journaliste tunisien a été emmené ni les motifs de son interpellation. « Les forces de sécurité n’ont pas communiqué ni à sa famille ni à lui-même les raisons de son arrestation, et les avocats cherchent à savoir où il est détenu », a ajouté M. Hajji.
Le bureau d’Al Jazeera est officiellement fermé depuis le 26 juillet 2021, lendemain du coup de force présidentiel. Aucune explication officielle n’avait été fournie pour cette fermeture et les journalistes de la chaîne ont été autorisés à continuer de travailler.
Le 1er janvier, un autre journaliste tunisien Zied Heni a été placé sous mandat de dépôt en attente d’un procès prévu le 10 janvier. Il est accusé d’avoir porté « atteinte à la personne » de la ministre du Commerce, Kalthoum Ben Rejeb, lors d’une émission radio qu’il anime régulièrement.
Une vingtaine de journalistes font actuellement l’objet de poursuites en Tunisie, dont deux sont en détention.
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a dénoncé cette semaine l’arrestation de M. Heni effectuée en vertu du « décret 54 » qui punit d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans les personnes accusées de diffusion de « fausses nouvelles ».
Fin juin, le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, avait fait part de « sa profonde inquiétude » face aux atteintes aux libertés en Tunisie, en particulier la liberté de la presse.