Le président Recep Tayyip Erdogan a proposé ce samedi un référendum sur un changement constitutionnel pour garantir le droit de porter un voile dans la fonction publique, les écoles et les universités lors d’une intervention télévisée.
« Si tu as le courage, viens, soumettons ceci au référendum (…) Que la nation prenne la décision », a lancé le chef de l’Etat turc en s’adressant au chef du principal parti d’opposition, Kemal Kilicdaroglu, qui avait initialement proposé une loi pour garantir le droit de porter le voile.
En réponse au président turc, M. Kilicdaroglu a rejeté l’idée d’un référendum en lui reprochant « d’imiter » le dirigeant nationaliste hongrois Victor Orban, devenu l’icône des droites dures.
« As-tu l’intention d’imiter Orban, Erdogan? (…) D’où tu sors le référendum? Si tu ne fuis pas, cette question sera résolue. Les hommes ne pourront plus avoir leur mot sur les vêtements des femmes. As-tu ce courage? », a-t-il tweeté.
Le débat sur le port du voile s’est récemment enflammé en Turquie à l’approche des élections présidentielles et législatives prévues en 2023. A majorité musulmane, mais ayant inscrit la laïcité dans sa Constitution, la Turquie a été longtemps été un pays où le port du voile était interdit dans la fonction publique, les écoles et les universités.
Mais les restrictions concernant le port du voile ont été levées en 2013 par le gouvernement de M. Erdogan.
Le président turc se présente souvent comme le protecteur des Musulmans contre « des élites » laïques, laissant entendre que sans lui, des « acquis » comme la levée des restrictions du port du voile, seront mis en danger.
Dans le texte que le chef de l’Etat turc propose désormais de soumettre au référendum, il y aura aussi une disposition anti-LGBT, visant à « renforcer la protection de la famille », a-t-il annoncé sans donner plus de détails.
« Une famille forte veut dire une nation forte. (…) Est-ce qu’il peut y avoir des LGBT dans une famille forte? Non », a-t-il martelé.