Victoire de David contre Goliath sur la côte turque: Umit Nar, le bouquiniste d’Izmir (ouest) poursuivi en justice par la maison française Hermès a obtenu gain de cause contre le sellier de luxe qui voulait l’empêcher d’utiliser le même nom.
« La Cour nous a donné raison sur une de nos deux objections et autorisé l’utilisation de notre enseigne, Bouquiniste Hermes », a affirmé le libraire joint par l’AFP.
« Hermès est un dieu de la mythologie grecque et appartient au patrimoine culturel de l’humanité. Il ne devrait pas être accaparé par une entreprise. C’est une décision importante dans ce sens », a-t-il souligné.
Le jugement du tribunal d’Ankara – que l’AFP a pu consulter – annule partiellement une décision de TurkPatent, l’administration en charge de la propriété intellectuelle, qui empêchait toute autre marque qu’Hermès Paris d’utiliser le nom du dieu grec dans des domaines très larges, y compris l’édition, la vente de livres ou de magazines ou l’organisation de festivals.
La Cour n’a pas encore rendu publique sa motivation, a précisé l’avocat du bouquiniste, Hilmi Güllü.
« C’est une victoire. Les compagnies internationales comme Hermès Paris mènent une politique agressive de dépôt de marque, dépassant le seul cadre de leur secteur d’activité. Avec ce verdict, nous avons ouvert la voie pour dire non à cette pratique », a affirmé Me Güllü.
« Mais la Cour ne s’est pas prononcée sur le risque de confusion entre les deux marques en terme d’audience ou d’impression générale. Nous allons donc faire appel », a-t-il ajouté.