La Turquie est « entièrement isolée » sur la scène internationale et devrait abandonner les discours agressifs si elle veut développer ses relations avec l’Union européenne, a affirmé ce mercredi à Istanbul le rapporteur sur la Turquie au Parlement européen, Nacho Sanchez Amor.
« Eviter d’utiliser un ton agressif et menaçant est facile, à effet immédiat et gratuit. (…) Vous êtes entièrement isolée. Votre seul véritable ami est l’Azerbaïdjan », a déclaré M. Sanchez Amor lors d’une conférence de presse organisée à Istanbul.
« Nous attendons un nouveau ton et des signes de réengagement de la part de la Turquie », a-t-il ajouté.
Les négociations entre la Turquie, pays candidat à rejoindre l’UE depuis 1999, sont gelées depuis 2018.
Dans son dernier rapport sur l’état des négociations avec les pays candidats, publié en novembre, la Commission européenne avait constaté que « la politique étrangère unilatérale de la Turquie reste en contradiction avec les priorités de l’UE dans le cadre de la politique étrangère et de sécurité commun ».
Le président turc Recep Tayyip Erdogan effectuera cette semaine une visite en Grèce dans le but de renouer les liens entre les deux pays voisins dont les relations ont été marquées par de nombreuses tensions ces dernières années.
Le chef de l’Etat turc s’en est à plusieurs reprises pris à l’Occident lors de sa campagne électorale en mai et a profité d’une visite en Allemagne le mois dernier pour condamner le soutien de Berlin à Israël dans sa guerre contre le Hamas.
« Je sais que de nombreuses décisions de la politique étrangère turque sont prises en prenant en compte la manière dont elles seront perçues dans l’opinion publique interne », a aussi avancé M. Sanchez Amor.
« Malgré la situation actuelle, l’UE est prête à s’engager dans d’autres domaines pour faire avancer les relations », a-t-il précisé.