Tous les athlètes de haut niveau n’ont qu’un objectif : les Jeux Olympiques de Tokyo qui auraient dû se dérouler l’an dernier et qui, en raison de la pandémie, ont été reportés à cet été, du 23 juillet au 8 août. Mercredi soir, victorieux à Doha, le judoka français, Teddy Riner, assurait qu’il ne pensait qu’à une nouvelle médaille d’or olympique, qui serait sa troisième.
Sur place, dans la capitale japonaise, le ton est quelque peu différent et des bruits de report ou d’annulation des JO circulent. Depuis la fin de l’année dernière, le pays est en état d’urgence, les frontières fermées aux Occidentaux, pas aux Asiatiques. Le nombre de cas a explosé – moins cependant qu’en Europe ou aux États-Unis – et les hôpitaux déjà saturés pourraient être submergés. L’inquiétude grandit avec la découverte ces derniers jours d’une nouvelle souche du virus, un mutant brésilien, qui rendrait la vaccination, qui ne commencera que fin février, moins efficace.
Les Tokyoïtes se préoccupent plus de leur santé que des Jeux et ils sont de moins en moins nombreux à se prononcer en faveur de leur organisation. Les derniers sondages donnent 80 % de citoyens hostiles à leur tenue, 45 % souhaitant un nouveau report et 35 % une annulation pure et simple.
Lundi, le Canadien Dick Pound, membre influent du CIO, a déclaré qu’il n’était pas sûr que les Jeux aient lieu, que « rien n’était garanti » et des médias japonais ont annoncé que le CIO déciderait en février. Faux, s’est exclamé Toshiro Muto, le directeur général du comité d’organisation.
En décrétant l’état d’urgence et de nouvelles restrictions, le Premier ministre Yoshihide Suga s’était montré confiant, expliquant que ces mesures « offraient une opportunité assez maitrisée de contrôler la situation et faire en sorte que Tokyo-2020 garantisse des Jeux sûrs et sécurisés cet été ».
C’était avant l’apparition du mutant brésilien baptisée E484K qui inquiète le communauté scientifique.
F.Farès