Une entreprise française spécialisée dans la cyberdéfense a vendu des logiciels espions à des pays autoritaires, ayant notamment permis de surveiller des opposants, selon une enquête collective publiée jeudi de plusieurs médias internationaux dont le site français Mediapart.
« Le groupe français Nexa a vendu le logiciel espion Predator, capable de pirater les téléphones portables, à au moins trois autocraties: l’Égypte, le Vietnam et Madagascar », montrent les documents obtenus par Mediapart et Der Spiegel, dans le cadre d’une enquête coordonnée par le réseau European Investigative Collaborations (EIC).
Predator a été conçu par Intellaxa, un groupe piloté par des anciens des services secrets israéliens surtout basé en Europe, et déjà visé par des sanctions américaines en juillet.
Nexa a aussi fourni « d’autres matériels d’espionnage, dont un système de surveillance de masse de l’Internet, à de nombreuses autres dictatures, sous le regard complaisant des services secrets français, et sans que l’État y trouve à redire », accuse Mediapart qui cite par exemple le Qatar, le Congo Brazzaville, les Émirats arabes unis et le Pakistan.