Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan avait annoncé dimanche 3 novembre avoir envoyé à l’ONU une lettre demandant l’arrêt de la fourniture et de la livraison d’armes à Israël. Une lettre conjointe signée par 52 pays, dont l’Arabie saoudite, le Brésil, l’Algérie, la Chine, l’Iran et la Russie, et deux organisations, la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique.
L’ambassadeur israélien aux Nations unies a dénoncé lundi 4 novembre la « malveillance » de la Turquie qui a envoyé à l’ONU une lettre conjointe d’une cinquantaine de pays réclamant un embargo sur les armes contre Israël en raison de la guerre à Gaza.
« Que peut-on attendre d’autre de la part d’un pays dont les actions sont motivées par la malveillance dans l’intention de créer des conflits, avec le soutien des pays de l’Axe du Mal », a déclaré Danny Danon dans un communiqué, faisant référence aux pays arabes ayant soutenu l’initiative turque.
C’est « une nouvelle action ridicule de l’Axe du Mal contre Israël sur la scène internationale », a-t-il ajouté, s’en prenant aussi une nouvelle fois à l’ONU « menée par des pays malfaisants et pas par des pays libéraux qui soutiennent les valeurs de justice et de morale. » « Nous continuerons à nous battre pour les intérêts de l’État d’Israël face à toute attaque politique et militaire », a-t-il promis.
Dans cette lettre vue lundi par l’AFP, les signataires, appellent « collectivement à des mesures immédiates pour arrêter la fourniture ou le transfert d’armes, de munitions et d’équipements liés à Israël, la puissante occupante, dans tous les cas où il existe des éléments raisonnables de suspecter qu’ils puissent être utilisés dans les territoires palestiniens occupés. »
Si la lettre a été envoyée au secrétaire général de l’ONU, au président de l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité, le texte mentionne surtout « la responsabilité » du Conseil de sécurité. « Le Conseil doit agir pour faire respecter ses résolutions qui sont violées de façon flagrante », notamment en prenant des mesures « concrètes », « y compris exiger clairement l’arrêt des transferts d’armes vers Israël. »
Le Conseil, qui a notamment appelé en mars à un cessez-le-feu à Gaza, peine à parler d’une seule voix depuis les attaques du Hamas du 7 octobre 2023 et les représailles d’Israël à Gaza, notamment en raison des vétos des États-Unis, alliés d’Israël.
Interrogé sur la lettre conjointe lundi, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a indiqué ne pas l’avoir vue, notant que « si la lettre appelle les États membres à agir, c’est aux États membres d’agir. »