L’incident s’est déroulé à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël, et plus précisément dans l’Eléona, l’un des domaines français de Jérusalem, sur le Mont des Oliviers. Trois policiers israéliens armés entrent illégalement dans le domaine du site religieux chrétien, également appelé le Pater Noster. C’est l’un des quatre domaines nationaux de la France à Jérusalem. À l’entrée, flotte le drapeau tricolore.
La police israélienne, qui n’a pas le droit d’être là, insiste pour protéger la délégation française en visite sur les lieux. Deux gendarmes français demandent aux policiers israéliens de sortir.
Arrive alors le chef de la diplomatie française, qui refuse d’abord d’entrer dans le lieu en question, car la police israélienne y avait pénétré sans autorisation et armée. Jean-Noël Barrot s’est exprimé dans la foulée au micro d’un correspondant de RFI, qui rapporte l’évenement. Il a dénoncé une « situation inacceptable » : Je ne vais pas entrer dans le domaine de l’Eléona aujourd’hui parce que les forces de sécurité israéliennes y sont entrées de manière armée [sic], sans obtenir auparavant l’autorisation de la France et sans accepter d’en sortir. Je veux le dire avec beaucoup de fermeté et beaucoup de gravité : cette situation est inacceptable.
Le ministre part. Dans la foulée, les policiers israéliens interpellent violemment les deux gendarmes. C’est donc un incident diplomatique majeur, qui rappelle les colères des présidents français Emmanuel Macron en 2020 et de Jacques Chirac en 1996, lorsque les deux présidents avaient haussé le ton devant des policiers israéliens. Cela s’est passé à l’époque dans un autre domaine géré par la France, l’église Sainte-Anne, dans la vieille ville de Jérusalem.
Pas de réaction pour le moment des autorités israéliennes, mais quelques heures après l’incident, les deux gendarmes français ont été relâchés. La diplomatie française a, elle, annoncé que « l’ambassadeur d’Israël en France sera convoqué au ministère [des Affaires étrangères] dans les prochains jours » pour protester contre cette entrée « armée » et « sans autorisation ». Le ministère a martelé les propos de Jean-Noël Barrot, affirmant que la présence de forces de la sécurité israélienne sur ce site de pèlerinage ainsi que la brève arrestation de deux gendarmes français n’étaient « pas acceptables ».