Quelque 244.300 victimes de violences conjugales, en grande majorité des femmes, ont été recensées par les forces de l’ordre en 2022, une hausse de 15% par rapport à 2021, a annoncé jeudi le ministère de l’Intérieur qui impute cette évolution, continue depuis 2016, à la « libération de la parole ».
Cette augmentation annuelle de 15% est « proche du taux d’évolution annuel moyen constaté depuis 2019 », a observé dans un communiqué le Service statistique de la sécurité intérieure (SSMSI).
« Dans un contexte de libération de la parole et d’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie », le nombre de victimes faisant état de violences de la part de leur partenaire ou ex-partenaire, a « doublé depuis 2016 », observe ce service.
Pour le ministère, ces chiffres ne rendent cependant « pas compte directement de l’évolution de la délinquance », car la propension à porter plainte « dépend tout à la fois de la nature de l’infraction, du contexte dans lequel elle a été commise » et de « l’évolution des comportements dans la société », notamment « des dispositifs de protection ou de sanction mis en place ».
Ainsi, certains faits peuvent « n’être jamais signalés ou l’être plus tardivement », pointe le SSMSI, qui estime qu’un quart seulement des victimes portent plainte.
Cette estimation repose sur une comparaison entre les faits signalés et des « enquêtes de victimisation », menées auprès de larges panels représentatifs de la population.