Par Lotfi BEN KHELIFA
Elle est l’une des chansons les plus connues d’Ali Riahi, « Motreb El Khadhra » (Le chanteur de la Tunisie la verte.) Il s’agit de « Yalli dhalemni » (Toi, l’injuste envers moi.)
Cette chanson, enregistrée à la radio nationale tunisienne, allie le « Charqui » et le « Tounsi » du côté de ses paroles écrites par le poète de la chanson Belhassen Abdelli et de son mode musical, le « Rast » où Ali Riahi jongle entre les mélodies orientales et tunisiennes, sans pour autant ne pas lui créer un timbre bien tunisien. « Yalli dhalemni » est dans le sillage des chansons de « Tarab », un état d’âme caractérisé par une sensation de plaisir et de bien-être résultant, ici, d’un air de musique. Cette chanson qu’on écoute aujourd’hui encore avec délectation et plaisir a eu un certain succès du temps où Ali Riahi était vivant et a acquis un succès encore plus fort après la disparition subite de notre grand chanteur. Il était parti à jamais dans la nuit du 26 au 27 mars 1970 sur la scène du Théâtre de la Ville de Tunis et il était né le : 30 mars 1912.
On redécouvrait Ali Riahi. « Yalli dhalemni » a accompagné plusieurs générations de fans de la chanson tunisienne et d’Ali Riahi en particulier. La diva Oulaya avait repris ce tube après la disparition d’Ali Riahi, lorsqu’elle était allée s’installer au pays du Nil. Si bien qu’on lui attribuait cette chanson avec laquelle elle avait fait ses premiers pas, là-bas. Et rappelons que Sid’Ali n’acceptait jamais qu’une de ses œuvres soit chantée par quiconque parmi ses pairs. Il respectait son art et préservait son image de marque avec une élégance sans pareille et d’anthologie. Un artiste authentique qui s’était forgé une grande personnalité dans la sphère artistique tunisienne durant plus de trente ans de carrière. « Yalli dhalemni » fut découverte et redécouverte par plusieurs téléspectateurs tunisiens lors de la retransmission en direct du gala organisé au début du mois de mai 1970 par la troupe musicale de l’ancienne Radio Télévision Tunisienne à l’occasion du quarantième jour de la disparition de notre grande vedette. Une pléiade de crooners, membres également de la chorale de la troupe musicale de la radio, y avait participé pour chanter une ou deux chansons du défunt artiste.