Des frappes aériennes américaines ciblant le port pétrolier de Ras Issa, tenu par les houthistes du Yémen, ont fait au moins 74 morts et 171 blessés, ont annoncé les rebelles vendredi 18 avril. Il s’agit de “l’une des attaques les plus meurtrières jamais entreprises par l’armée américaine”, déclare “Al-Jazeera”.
Jeudi 17 avril, l’armée américaine a annoncé avoir “détruit” le port pétrolier de Ras Issa, un site stratégique contrôlé par les rebelles houthistes au Yémen. Ces derniers ont fait état le lendemain d’un bilan de 74 morts et 171 blessés dans les frappes américaines. Le tout premier décompte rapportait la mort de 38 personnes, essentiellement des “ouvriers et des employés”.
Des images des incendies causés par les explosions ont été diffusées tôt dans la journée de vendredi par la chaîne de télévision tenue par les houthistes, Al-Massirah, avant d’être reprises par plusieurs médias américains, dont CBS News Chicago. Selon le correspondant d’Al-Jazeera à Sanaa, Mohammed Al-Attab, “les quatre premières frappes ont été lancées alors que les employés travaillaient”. Ces derniers, ainsi que des chauffeurs de camions présents sur les lieux à cet instant, auraient été pris par surprise.
États-Unis a justifié l’opération : “Les États-Unis ont pris des mesures pour éliminer cette réserve de carburant des terroristes houthistes, soutenus par l’Iran, et les priver des revenus illégaux qui financent l’action des houthistes qui terrorisent toute la région depuis plus de dix ans.”
De leur côté, les houthistes ont dénoncé par leur agence de presse, Saba, une “agression complètement injustifiée qui représente une violation flagrante de la souveraineté et de l’indépendance du Yémen et prend directement pour cible la totalité du peuple yéménite”, selon une déclaration rapportée par CBS.
L’un des bilans les plus élevés
Comme CBS, Al-Jazeera estime que “le nombre de morts en fait l’une des attaques les plus meurtrières jamais entreprises par l’armée américaine au Yémen”. Ces frappes s’inscrivent dans une série d’opérations militaires américaines au Yémen commencée le 15 mars, sur instruction du président américain, Donald Trump.
En réaction, “les houthistes ont lancé un missile en direction d’Israël qui a été intercepté, selon l’armée israélienne citée par CBS, mais [qui] a déclenché les sirènes d’alerte à Tel-Aviv et dans d’autres régions”. Depuis novembre 2023, les houthistes auraient mené plus de cent attaques contre des navires qu’ils suspectent d’être liés à Israël. “Une campagne qu’ils considèrent comme une réponse à la guerre que mène Israël à Gaza”, explique Al-Jazeera.
Washington a mis en garde les rebelles yéménites, affirmant que les frappes continueraient tant qu’ils ne mettraient pas fin à leurs attaques contre les navires en mer Rouge. Vendredi, ces derniers ont promis, par l’intermédiaire de leur porte-parole militaire Yahya Saree, de poursuivre leurs attaques et ont affirmé avoir tiré des missiles en direction de deux porte-avions américains.